Article dans Tous Urbains, n°34
Fenêtre sur confinement : quand la ville s’intériorise
Francesca Ansaloni, Émeline Bailly, Laetitia De Angelis, Bénédicte de Lataulade, Lucie Melas
La période de confinement « imposé » a été sans précédent. L’injonction à rester chez soi a questionné tant notre rapport à la ville qu’à notre logement. Elle a renversé les rapports de proxémie (Hall, 1966) en favorisant un surinvestissement du logement (éventuellement de l’immeuble et/ou îlot) et un désinvestissement de la ville. Notre hypothèse est que les nouveaux équilibres entre extériorité et intériorité engagent notre rapport à la ville et à l’habitat et redéfinissent nos règles spatiales liées à la vie intime, privée, collective et urbaine. Elle questionne « l’urbanité » des villes, en tant que qualité associée aux lieux et aux Hommes. Elle interroge aussi l’organisation de la vie domestique comme monde social (Gilbert, 2016). Créerait-t-elle un monde social à part, affranchi des mondes sociaux urbains qui l’entourent ? Après trois ans d’observation, pouvons-nous en tirer des enseignements pour la fabrique de la ville à venir ?