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Sociologie urbaine – Bénédicte de Lataulade est sociologue, consultant dans les champs du développement urbain
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Retour de voyage d’étude de Vienne – ACAD

Retour de voyage d’étude de Vienne – ACAD (26-27-28-29 septembre 2024)

Cette année le voyage ACAD s’est déroulé à Vienne : 4 jours à la rencontre de professionnels de l’urbain et de visite de divers sites. Seestadt nouveau district, nouveau quartier de la gare, Karl Marx Hof et autres cités de la Vienne Rouge, rencontre avec la Smart City Wien, des membres de ZV, association de professionnels de l’urbain…

En juin 2024, Vienne a obtenu la première place comme ville dans le monde la plus agréable à vivre. Vienne a été la première ville européenne à remporter ce titre en 2018, remplaçant Melbourne qui le détenait depuis sept ans. La première place a été attribuée à Vienne en 2019, 2022 et 2023.

Outre les critères tels que les services de santé, l’éducation (près de 200 000 étudiants), les infrastructures et la culture, Vienne a avant tout gagné des points grâce à sa sécurité et sa stabilité.

Vienne bénéficie d’une place particulière en Europe. Situé aux confins de l’Europe ou au centre de la Mitteleuropa, son histoire compte particulièrement tant dans sa relation actuelle en Europe que dans sa stratégie de développement.

Après avoir connu une baisse démographique continue depuis le début du 20ème siècle (où elle comptait 2 millions d’habitants et apparaissaient ainsi comme l’une de plus grandes villes du monde), Vienne reconquière de la population de manière conséquente, puisqu’elle est revenue à 2 millions d’habitants, +12,8% entre 2011 et 2021, du fait d’une immigration forte en provenance de Syrie, d’Ukraine, d’Allemagne, de Roumanie ou d’Afghanistan. C’est aujourd’hui la 5ième plus grande ville européenne par la population municipale.

Quels enseignements ou quelles bonnes idées, nous acadiens, avons-nous retenu de ce voyage ?

En premier lieu, une manière très originale de faire la ville avec la maîtrise du foncier et la politique de l’habitat.

Deux chiffres clefs extrêmement explicites : 65% de logement locatif abordable ouvert à 90% de la population (municipal, produit par le privé ou des coopératives), dispositif qui s’applique dans toute opération immobilière. En effet, le logement est considéré comme un vrai service public et géré comme tel. Ceci depuis la Vienne rouge (1918-1934), époque de la construction des premières cités : un marqueur de la stratégie habitat de la capitale. Le Karl-Marx-Hof, situé dans le quartier de Heiligenstadt à Vienne (lui-même dans le 19e district, Döbling), est un ensemble de logements sociaux d’un kilomètre de long réalisé entre 1927 et 1930 par l’architecte autrichien Karl Ehn. L’histoire du logement social impacte encore fortement la politique actuelle du logement. Cette stratégie repose sur des arguments économiques et sociaux…. L’essentiel est que chacun puisse accéder à un logement. Un élément qui conforte l’attractivité de la ville, sans l’exonérer de tensions face à l’afflux des populations.

En se baladant dans la ville, on observe de nombreuses surélévations d’immeubles : densification en hauteur et toits habités, les rooftops s’installent çà et là sur les toits. L’on constate également une recherche de mixité fonctionnelle verticale (commerces, services, parkings et logement locatifs et logements privés).

L’on ne saisit pas de zoning en apparence…. La ville intègre toutes les fonctions marchandes, industrielles, servicielles, résidentielles. Par exemple, nous avons été surpris par un bâtiment d’usine, qui par son traitement très qualitatif se confond avec un immeuble d’habitation. On perçoit la recherche d’une vraie mixité urbaine en termes de fonctions et d’image.

En second lieu, un enseignement par défaut : même si la ville détient un taux d’espaces publics conséquents (50% de la surface est non bâtie : espaces naturels, agricole, forêts, espaces publics…), la qualité paysagère des espaces verts nous a semblé très lacunaire, le traitement des espaces libres très peu qualitatif. En creux, cela nous permet de conforter la force du paysage comme élément structurant d’un projet urbain. Si l’on se prête au jeu des comparaisons, le nouveau quartier des Batignolles dans le 17° arrondissement parisien, construit autour du parc Martin Luther King, nous parait plus vertueux qu’Aspern qui prône le corridor comme espace public, même si un « étang » doit constituer sa future centralité, ce qui n’est pas encore le cas.  A sa décharge, l’aménagement n’est aujourd’hui pas terminé.

Les intérieurs d’ilots dans l’ensemble de Vienne, sont aujourd’hui privatifs : l’enjeu est de les ouvrir au public, de les rendre traversants pour améliorer les cheminements, et développer la trame verte.

Les enjeux climatiques sont énoncés et structurés dans un schéma de développement stratégique. Ici pas de millefeuille technocratique, la réflexion sur les défis climatiques est externalisée dans une organisation parapublique (les « agitateurs externes »). Peut-être rien de très innovant dans le discours, mais un effort de négociation et de stratégie consensuelle. Paris serait leur référence !

Une grosse surprise à notre arrivée : le flot de voitures, et le peu de vélos……. L’aménagement cyclable est très ténu. La ville n’a pas encore entamé sa décroissance automobile, malgré un réseau de transports en commun très développé et très fluide dans son usage. Les intermodalités sont bien pensées. Le fait de ne pas avoir de portillon à passer (éducation civique oblige !) rend plus fluide les flux et le transitions.

Dans la planification du territoire, les transports en commun sont un préalable au développement urbain : on construit d’abord le métro puis la ville (cf.Aspern).

Véritablement l’on sent une ville apaisée, sécure. Une ville certes en apparence sereine, mais est-elle joyeuse ? Beaucoup de jeunes arpentent les rues le soir, cependant l’on relève assez peu d’éléments d’animation urbaine : quelques kiosques à saucisses…. Quelques corners de consommation mais peu de terrasses de bars….. La tradition est aux cafés intérieurs où les viennois lisent et refont le monde. Mais les flux de touristes zigzaguent entre des enseignes commerciales internationales et les monuments rappelant la suprématie des Habsbourg constituent le cœur de la ville historique.

Notre retour avait quelques relents d’amertume à la lecture des résultats des élections. 30% de suffrage pour l’extrême droite. Ces chiffres remettaient en question la bienveillance apparente. L’intégration des nouveaux arrivés, notamment en provenance d’Europe de l’Est n’est pas si simple. Et comment faire pour que l’histoire ne s’oublie pas ?

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