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Sociologie urbaine – Bénédicte de Lataulade est sociologue, consultant dans les champs du développement urbain
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Projet de recherche : « fenêtre sur confinement »

Fenêtre sur confinement

Comme d’autres chercheurs en sciences sociales et spatiales, dès le début du confinement, nous avons mis en place avec 4 autres sociologues, un dispositif de recherche sociologique et urbaine singulier pour observer cette période inédite. Nous avons privilégié une approche résolument qualitative, conduite en milieu urbain en France et en Italie. Nous avons souhaité recueillir le vécu et l’appréhension individuelle du confinement à travers deux protocoles méthodologiques. Des entretiens semi directifs téléphoniques (onze personnes ont ainsi été interviewées chaque semaine). Parallèlement ont été recueillis une trentaine de journaux de bord personnels rédigés quotidiennement ou hebdomadairement. Au total, une quarantaine de personnes a pu être suivie pendant le temps du confinement et durant les deux semaines du déconfinement.

Nous avons analysé semaine après semaine, à l’occasion d’une réunion hebdomadaire du groupe de chercheurs, ce que le vécu du confinement engageait en termes de rapport à la ville et de réorganisation de la vie quotidienne entre contraintes personnelles, contraintes réglementaires, accommodations, peurs et projections. Le matériau recueilli est riche d’enseignements et questionne la fabrique de la ville, notamment les enjeux de la qualité des lieux et paysages et plus encore leur urbanité de proximité en lien à l’habitat vécu mais aussi à la métropole projetée.

Notre équipe de recherche est constituée de :

Francesca Ansaloni urbaniste, (Réussir l’Espace Public), Italie, Emeline Bailly sociologue urbaniste (CSTB), Laetitia De Angelis ethnologue (Strat’Urbaines), Bénédicte de Lataulade sociologue (Socio en Ville), Lucie Melas sociologue (Résonance Urbaine).

NOTE PUCA : UN EXTRAIT DE LA NOTE DE RECHERCHE REMISE EN JUIN 2020-09-16

L’envers de l’urbanité : quand la ville se dilue dans l’habitat

L’urbanité des villes a été fortement remise en question dans ses fondements pendant cette période de confinement. La privation de la ville tant dans ses dimensions spatiales, temporelles, que sociales, opère une disjonction entre les lieux et les sphères de vies publiques ou collectives. Chacun a été amené à recomposer son rapport à la ville et plus particulièrement à ce qui fait ses qualités d’urbanité, en termes de citadinité, de civilité et de citoyenneté.

D’une citadinité culturelle à une citadinité plus sensible

Avec l’assignation à résidence et la « confiscation du dehors », le sentiment de perte de la ville s’impose dès le début du confinement. Les façades de rideaux des commerces fermées en rez-de-chaussée, les passants qui s’évitent à distance, souvent seuls, la privation de l’accès à la plus grande part de la ville ainsi qu’à ses aménités (espaces publics, parcs et toutes possibilités culturelles et de loisirs, … favorisent l’imaginaire d’une « ville fantôme », voire de « fin du monde ». Cette obligation de rester à l’intérieur crée un sentiment de dilution (voire de disparition) de la vie urbaine et sociale. La ville ne devient plus qu’une image mentale, qui ne peut ni « faire lieu », ni créer un sentiment de citadinité.

Et pourtant, certains louent les qualités d’un cadre de vie transformé, empli de silence, d’air « pur » et d’absence de trafic routier qui font à cet instant de la ville, un havre de paix. Les désagréments quotidiens liés au bruit, à l’automobile, à la gestion des flux sont gommés au profit d’une espace nouveau. Nos premiers résultats révèlent, comme d’autres, chez les citadins une aspiration très forte à une ville plus calme, plus verte, plus proche et en même temps offrant une multitude d’espaces de rencontre. En parallèle elle met en évidence la souffrance mentale, psychologique et sociale liée à l’absence d’interaction sociale. D’où une mise en tension entre un besoin de liens sociaux impliquant une certaine densité de population et un cadre de vie permettant un rapport à la nature indépendant du monde urbain. On redécouvre la qualité architecturale et paysagère , les lieux de nature, les vues du ciel, le chant des oiseaux….  Quel nouvel espace à conquérir ou à reconstruire devient la ville ? Peut-on envisager simultanément une citadinité active et sensible, c’est-à-dire plus respectueuse des ambiances et paysages sensoriels et affectifs ?

Une civilité de proximité permet-elle l’urbanité des lieux ?

La civilité, soit le désir de vivre ensemble, est contrariée par l’obligation de rester chez soi. L’absence d’interaction est énoncée comme un manque réel pour les citadins. Ainsi le rapport à la ville est altéré par le déficit de rencontre et l’émergence d’un sentiment ambivalent qui oscille entre la peur de l’autre, potentiellement porteur du virus, et malgré tout, un désir de l’autre. Les règles de civilité évoluent entre ce qui est considéré comme acceptable ou non selon son propre rapport à l’épidémie, générant de nouvelles « incivilités » sanitaires (non port du masque, regroupements…) et générant également de nouvelles relations de proximité. Comment se redéfinit la ville avec une vie sociale moindre dans son intensité ? Comment les règles de vie collective se recomposent-elles ?

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